LA NEWSLETTER hebdomadaire

VENDREDI 17 MAI 2024

Par les mots des écrivains comprendre les bleus à l’âme de la nature humaine. Par la voix du blues, exprimer les maux enfouis en chacun de nous. Pour y découvrir – peut-être – les racines de nos émotions


 LE CHIFFRE

 43 380

Cap des 43 000 visites allègrement franchi ! C’est le nombre de connexions au site de Blues & Polar pour lire notre Newslettter du jeudi depuis sa création.


 LA PHRASE

« Si tu crois que l’aventure est dangereuse, essaie la routine, elle est mortelle. » Paulo Coelho


  DISPARITIONS

 LE JUGE RENAUD VAN RUYMBECKE N’EST PLUS

C’est Méryil DUBOIS Magistrate, Cheffe du service des relations extérieures et de la communication du Conseil constitutionnel qui nous a informé de la mort du juge Renaud Van Ruymbeke, grande figure de la Magistrature et de la lutte anticorruption. Son visage était connu des Français car il était intervenu dans de nombreuses affaires très médiatiques notamment dans les finances (affaire Jérôme Kerviel), la politique (Affaire Urba et PS…). Le ministre de la Justice et ses collègues lui ont rendu un vibrant et unanime hommage louant son courage face aux puissants.
« Cher collègue, nous n’oublierons jamais les valeurs que vous portiez. Nous saluons votre courage et votre indépendance, votre engagement sans faille au service de la Justice, votre humanité et votre humilité. Reposez en paix. » Méryil DUBOIS.


 HENRI GOUGAUD. LA FIN DU CONTE POUR LA VOIX MAGIQUE DE « MARCHE OU REVE… »

Après Claude Villers, puis Bernard Pivot, c’est un immense conteur magicien du verbe que la langue française et la poésie perdent. « Marche ou rêve… » sur France Inter était une émission-culte, un moment de bonheur absolu avec son chaleureux et léger accent occitan qui amenait de la couleur à chaque mot. J’ai eu le bonheur de passer une journée avec lui et mon pote wallon Julos Beaucarne à l’époque des Oralies de Haute-Provence créés par Patrick Roudeix ancien directeur des Thermes de Gréoux-les-Bains avec Bruno de la Salle et Yvan Audouard. Nous étions allés tous ensemble à Valensole voir le fameux champ où un ovni se serait posé en 1965 et qu’Henri Gougaud voulait voir car il avait raconté cette histoire sur France Inter… Quel souvenir ! Quelle voix merveilleuse et si bienveillante ! Vous allez nous ça manquer Henri !

Jean-Pierre Tissier

 BERNARD PIVOT NOUS A TELLEMENT DONNÉ L’ENVIE DE LIRE...

VIEILLIR C’EST CHIANT disait Bernard Pivot lors de la sortie de son dernier livre Mais la vie continue en janvier 2021 s’adressant à Anne-Elisabeth Lemoine dans C’à vous sur France 5. Chiant, un mot qu’il ne trouvait nullement vulgaire et qui lui plaisait bien, tel un pied de nez à l’âge et au temps qui passe, avec son lot de faiblesses et de maladies… Amateur de livres évidemment, mais aussi de football (grand supporter des Verts et des Bleus de Jacquet et Deschamps) et des vins de Bourgogne et du Beaujolais, Pivot a tiré sa révérence discrètement à 89 ans. On s’était croisés, parfois pour une photo à Geoffroy-Guichard lors des grandes soirées européennes face à Liverpool, Legia de Varsovie, le Dynamo de Kiev d’Oleg Blokhine dans le froid glacial du Forez enneigé... quand Robert Herbin, Janvion, Piazza, Lopez, Bathenay, Curkovic, Sarramagna, Bereta, les frères Revelli, Samardzic, Synaeghel, Farison, et Dominique Rocheteau jouaient comme des funambules avec des gants noirs tellement ça pelait sur la pelouse poudrée et glacée. Mais c’est sur ce plateau d’Apostrophes où j’ai eu la chance de le photographier en 1975 pour Télémagazine, une heure avant la première retransmission, que j’ai ressenti tout ce que le livre et la lecture pouvaient apporter au monde. Et notamment à moi, jeune qui avait quitté l’école très jeune bien trop tôt… Car Apostrophes était une émission populaire oscillant entre élite littéraire et écrivains de l’occasion et du cœur, comme les sportifs de niveau se prêtant au jeu, à l’image des navigateurs Alain de Kersauzon ou Titouan Lamazou… Vous racontiez les livres Bernard, et les livres vous le rendaient bien. Et il n’y avait rien de barbant, ni même de chiant ou de solennel dans vos questions si essentielles pourtant, face à Soljenitsyne, Marguerite Duras, François Mitterrand, Nabokov, Georges Brassens, Guy Béart, Georges Simenon, Gainsbourg… Merci de nous avoir apporté la connaissance en toute simplicité. Je ne sais pas si là-haut la bibliothèque sera remplie de nouveautés, mais merci pour tout ! « En Bourgogne, quand on parle d’un climat, on ne lève pas les yeux au ciel, on les baisse sur la terre » disait en fin connaisseur des vignobles cet amateur de Beaujolais. Reposez-y-en paix.

J-P.T

PENSÉE....

 FRED DEWILDE A CHOISI DE PARTIR…

Fred Dewilde était un survivant, un rescapé du Bataclan. Victime du stress post-traumatique, il faisait partie des adhérents de la première heure de l’association Life For PAris : 13 novembre 2015, était devenu dans la communauté des victimes du 13-novembre une figure, cherchait au quotidien une façon d’apprivoiser la mort, « une voisine » ; il la représentait dans ses bandes dessinées, depuis « Mon Bataclan », publié en 2016, la défiait dans un spectacle, « Survivants », écrit et composé avec un « copain survivant », était en train de réaliser une bande dessinée avec une autre « amie survivante » du Bataclan. Cette générosité s’était traduite également auprès des élèves, qu’il ne refusait jamais de venir rencontrer, à Mulhouse, Paris, Suresnes, etc.
Il leur avait dit la « violence généralisée » qui avait bouleversé la France le soir du 13 novembre 2015, violence dont il considérait l’impact comme universel, comparant les effets du terrorisme avec ceux d’autres conflits contemporains, à commencer par la Seconde guerre mondiale. Il en avait rencontré des survivants et réalisé l’importance de la transmission de la mémoire, s’associant à eux dans une « communauté de peine ». Il considérait ses bandes dessinées, et de manière générale la production littéraire des victimes du terrorisme, comme des « pièces d’humanité dans le roman national », comme des bouts d’une histoire vivante, « à faire vivre ».
Les élèves et les professeurs qui l’ont rencontré dans le cadre du projet « Faire face au terrorisme » s’associent à la mission de préfiguration du Musée-mémorial du terrorisme pour exprimer leur tristesse et adresser leurs condoléances à la famille, gardant bien précieusement en mémoire son message sur l’importance de prendre soin les uns des autres, et faisant leur la conclusion du communiqué de ses proches : « Dans ce monde chargé de conflits, son héritage est un combat. Le soldat Fred est tombé aujourd’hui et nous sommes ses héritiers. »
Lucie Vouzelaud Responsable du pôle pédagogique - GIP mission de préfiguration du Musée-mémorial du terrorisme. Témoignage sur Linkedin.


 LES 20 ANS DU FESTIVAL BLUES & POLAR

 NOLA SKETCHES et SOFAÏ & THE BRIGANDS, LE 24 AOUT

Petit à petit le programme du 20e festival Blues & Polar s’étoffe. Ainsi, pour ouvrir le festival de ses 20 ans, le public manosquin va retrouver la grande chanteuse de jazz Eyma, qui accompagnée par la pianiste Perrine Mansuy avait enthousiasmé l’assistance en 2019, avec son hommage aux divas du jazz - notamment Billie Holiday - suscitant ainsi une longue « standing ovation ». Cette année, c’est l’Histoire chantée et racontée de la Nouvelle Orléans qu’ellle nous proposera accompagnée par deux virtuoses des cordes : le contrebassiste Stéphane Bularz et le guitariste Jérémie Schacre. Un grand moment en perspective ! ENTRÉE LIBRE (Places limitées dans la chapelle-Retransmission du concert à l’extérieur).
Midnight on the Bayou (EYMA Trio – NOLA)
[https://youtu.be/_9dUN38T8AA?si=iKHbOMdtm1556J2->]
Sofaï & The Brigands seront sur scène à 20 heures pour un concert entre blues, rock, pop teinté de soul, car la voix de Sofaï possède une présence forte et envoutante, très proche de celle de Chrissie Hynde chanteuse des Pretenders. Une découverte Blues & Polar. Ecoutez-là dans cette superbe chanson immortalisée par le King Elvis Presley « In the gettho  ».
https://youtu.be/DaQ_LtzjMSc?si=Ie53dHybsvklLlIw

 MEIGE & FRIENDS et DOC LOU & THE ROOSTERS DIMANCHE 25 AOÛT

Journée dominicale, festive et ambiance pique-nique plutôt rock-blues pour ce jour anniversaire. Comme l’an dernier le chanteur-pianiste Pierre Meige mémoire de la chanson française et british, des Kinks à Jean-Roger Caussimon en passant par les Stones et Henri Tachan, Anne Sylvestre ou Johnny, voire Henrix et Michel Delpech... animera le pique-nique tiré du sac comme au Lundi de Pâques. En fin d’après-midi le groupe rock-blues Doc Lou & The Roosters - déjà venu il y a plusieurs années à Oraison chez nos amid d’Eden district blues - fera monter la température... Et on prépare des surprises, car 20 ans, ça se fête !


 CHRISTELLE ROTACH « GRAND TÉMOIN » DU 20e FESTIVAL BLUES & POLAR

Après Jacques Dallest Procureur général honoraire à l’origine du Pôle national « Cold cases » de Nanterre dédié aux disparitions inexpliquées qui a été notre Grand Témoin en 2023, c’est Christelle Rotach Inspectrice générale de la Justice au Ministère de la Justice, ancienne directrice de la prison de la Santé à Paris qu’elle a inaugurée aux côtés de Robert Badinter, de Fleury-Mérogis, les Baumettes à Marseille, le Centre pénitentiaire de Lyon…. qui sera notre Grand Témoin 2024.
Son récit « Christelle Rotach Directrice de prison est paru chez PLON. Elle devait venir à notre festival en 2019, mais le Covid 19 est passé par là, et l’édition avait été annulée. Aujourd’hui Christelle Rotach qui suit Blues & Polar depuis de nombreuses années a de nouveau répondu fort gentiment à notre sollicitation. C’est avec grand plaisir que nous la recevrons pour parler de la psychiatrie en prison et de la radicalisation qui y est souvent fort liée, lors de notre Rencontre littéraire du 24 août.

 À LIRE

  *** CHRISTELLE ROTACH DIRECTRICE DE PRISON « Tout ce qu’on ne peut pas dire »

( Editions Plon) avec Delphine Saubaber.
- Avant la prison de la Santé, dont elle a rouvert les portes aux côtés de Robert Badinter le 1erjanvier 2019 - après quatre années de fermeture - Christelle Rotach a codirigé ou dirigé les prisons de Lyon, Fleury-Mérogis, Nanterre et Les Baumettes à Marseille. * Delphine Saubaber qui a co-écrit cet ouvrage avec Christelle Rotach est un ancien grand reporter à l’Express, prix Albert Londres 2010.
Diriger une prison, on se demande bien en quoi cela consiste très précisément… Est-ce un travail purement administratif assis derrière un ordinateur qu’on gave de statistiques, ou un vrai travail pugnace sur un terrain qu’on devine plutôt miné aujourd’hui avec une surpopulation carcérale se développant de manière exponentielle, comme cela n’est encore jamais arrivé en France ? Christelle Rotach qui a dirigé les prisons de Lyon, Fleury-Mérogis, Nanterre et les Baumettes à Marseille - avant de rouvrir la Santé à Paris le 1er janvier 2019 - s’est confrontée durant des années à des hommes et des femmes privés de liberté, assimilables parfois à des bêtes sauvages. A l’heure de changer de fonction pour l’Inspection générale de la Justice, elle a pris le parti de parler de son vécu, sans tabou. Et c’est un univers proche du tremblement de terre perpétuel ou de l’éruption proche d’un volcan qu’elle nous décrit avec justesse, et humanité. Avec des phrases qui frappent comme dans un slam de Grand Corps malade.
- Je vis dans la pénombre.
- Je fais une overdose de noirceur. La prison ne connaît jamais le silence.
- Terroristes, djihadistes, c’est le gang des barbus au regard glaçant.
- Comme celui de Francis Heaulme, le tueur en série croisé dans une audience à Draguignan…
- Et tous vont sortir un jour !

J-P.T


 LES PODCASTS DE BERNARD LENOIR

Ça, c’est un vrai trésor des ondes que France inter resscucite. Pour toutes celles et ceux qui n’étaient pas né(e)s à l’époque, il faut savoir que Bernard Lenoir, Patrice Blanc-Francart et Claude Villers ont quasiment fait toute notre éducation musicale dans les années 70 sur la radio avec notamment des directs des Etats-Unis la nuit qui étaient pour moi des cadeaux inestimables… Sans oublier néanmoins l’ami Sam Bernett, le président Rosko sur RTL et Europe 1 ainsi que Georges Lang et ses délicieuses Nocturnes… Alors, n’hésitez pas ! Durant des années, Bernard Lenoir a reçu au studio 105, en concert, les plus grands noms de la scène pop et rock. (Ré)écoutez les « Black Sessions » https://lnkd.in/ebJ5dgFg


 2 VIDÉOS DE J-P.T POUR LE WEEK-END

 SPÉCIAL MORCEAUX DE LÉGENDE

GET READY (longue version 21mn 27s-1969) RARE EARTH
https://youtu.be/i80_N8CPWHk?si=pA8aESZZpE1yerLb

LOCOMOTIVE BREATH (Live Rockpop concert du 10 Juillet 1982) JETHRO TULL
https://youtu.be/eSUdlUmtg3Q?si=hLn_2iqpJtz9Xyyi


 ON A VU

 À LA TÉLÉ

SUR ARTE.TV
65 000 SPECTATEURS UNIS POUR THE WHO A HYDE PARK… EN 2015
Au 4e vers du mythique morceau qu’est « My Generation », Roger Daltrey scandait en 1965 : « I hope I die before I get old » (« J’espère mourir avant d’être vieux »). Pari perdu, pour le plus grand bonheur de millions de fans déjà éprouvés par les décès du batteur du groupe, Keith Moon, et du bassiste, John Entwistle. En 2015, après onze albums studio, Roger Daltrey, Pete Townshend et leur backing band se retrouvaient au coeur du Londres qui a vu naître la formation culte évoluant entre rock et opéra. 65 000 personnes les y attendaient, chauffées à blanc, pour un concert en plein air sur les pelouses de Hyde Park. 59 minutes de bonheur ! Disponible jusqu’au 31/07/2024 sur arte.tv. A revoir en replay 59 minutes.

 À VOIR

SUR FRANCE 2

 SAMEDI 18 MAI. « L’AFFAIRE MILIVOJ MILOSAVLJEVIC, LE TUEUR ET LA POLICIERE » de Nathalie Gillot (52 mn).

A 14 heures sur France 2. Avec 1,2 million de téléspectateurs en moyenne depuis son arrivée sur France 2, Au bout de l’enquête est désormais la première émission de faits divers récurrente en France. Aux côtés de Marie Drucker, Alain Bauer, professeur de criminologie, apporte sur chaque affaire un éclairage technique, psychologique, sociologique ou historique pour comprendre les procédés mis en œuvre au cours de l’enquête, mais aussi ses enjeux et ses répercussions. Chaque fait divers raconte non seulement l’évolution des méthodes d’enquête des services de police et de gendarmerie, mais aussi une époque, un milieu, une région, un contexte historique ou social. À travers le récit des crimes et de leur résolution, Au bout de l’enquête écrit chaque samedi une page méconnue de l’histoire de la société française. Un soin tout particulier est apporté à la qualité du récit et de la mise en images. Le magazine s’appuie en outre sur l’expertise et la rigueur d’une équipe rédactionnelle aguerrie, spécialiste de l’analyse et du décryptage des faits divers.

LE RÉSUMÉ. Dans le Paris de 1977, un tueur suscite la psychose dans le 10ème arrondissement de la capitale. Il tue une première fois une jeune femme dans son parking souterrain. Puis une autre... Mais il va trouver sur son chemin une jeune policière très prometteuse, Martine Monteil, qui fera ensuite une très grande carrière dans la police judiciaire au point d’en devenir la première femme à la tête de la PJ, après avoir été auparavant à la tête de la Brigade des Stups et du proxénétisme, et de fameuse Crim’. Sa méthode pour obtenir des aveux : trouver le point faible du suspect ! Blues & Polar espère bien la faire venir lors d’une prochaine édition du festival…

Dans ce sujet tourné par Nathalie Gillot, on pourra voir l’ancien juge d’instruction Claude Hanoteau, en fonction à Paris lors de cette affaire Milosavljevic, mais qui au long de sa carrière débutée en 1966 à Arras, a été président de cour d’assises, président d’un tribunal de grande instance, premier président de cours d’appel, directeur de l’Ecole nationale de la magistrature à Bordeaux et juge au Tribunal international de La Haye pour les crimes commis en ex-Yougoslavie.
Néanmoins, il a terminé sa carrière comme juge de proximité au Tribunal de Manosque où je l’ai fréquemment côtoyé. C’était son choix pour des raisons familiales et il y a fait preuve d’un investissement tourné vers les prévenus allié à une pédagogie ferme mais bienveillante dont on se souvient encore. Car cette justice du quotidien pour des actes très éloignés des braquages, des crimes est aussi le reflet de notre société. Et y apporter des réponses justes est une belle mission. Et dans ce domaine, le juge Hanoteau a été exemplaire.
Installé depuis plusieurs années à Oraison en Haute-Provence, il se souvient de cette affaire oubliée qui avait défrayé la chronique un certain temps. « On parlait du violeur des parkings souterrains car il y en avait encore peu à l’époque, et il y avait eu une vraie peur collective. »
Ne ratez pas ce nouvel épisode de Au bout de l’enquête toujours aussi passionnant à suivre chaque samedi.

J-P.T

 CONCERTS & SORTIES : NOTRE SÉLECTION

8 JUIN : TOUTES-AURES COMME AUTREFOIS...


 VENDREDI 17 MAI

AIX-EN-PROVENCE. AU HOT BRASS LO TRIO Hommage à Stephane Grappelli. Créé sur la route et prenant sa source dans les tournées en France et en Europe, Lo Triò réunit trois musiciens virtuoses, originaires du sud de la France. Ces artistes composent un jazz manouche d’une élégance rare entre héritage des années 30, bossa nova ou quelques thèmes de chanson française bien connus. Les très belles compositions de ce trio gorgé de soleil charment et se mêlent à merveille aux réadaptations des grands standards du jazz ou de la pop de leur génération. Ici ce sera un hommage au violoniste Stephane Grapelli. Hot Brass Jazz Club. Accueil à 19h30. Concert à 21 heures. 35, rue Albert Einstein 13290 Aix en Provence. Tel 04 42 28 76 73. Tarifs. 22€, 20€, 18€. Site web https://jazzfola.com Réservations par mail : reservations@jazzfola.com

LURS (04). SOIRÉE MIRJPICTSMALL À L’OSONS JAZZ CLUB. C’est l’histoire d’un groupe de copains qui partagent le même amour, de la musique et du jazz en particulier. Sans avoir la prétention d’être des jazzmen, tout au plus des amateurs éclairés toujours à la recherche de la magie de l’instant, ils se considèrent comme des éternels apprentis à l’écoute du silence et de la musique. En toute simplicité, en toute humilité, se dépouiller de ses artifices, fouler pied nu la terre mère, sentir la fraîcheur et la chaleur de l’humus, pour accepter de se laisser guider par la musique, par ce qui est plus grand que nos petits moi étriqués pour aller vers la rencontre de l’autre, vers la joie d’être ensemble et le plaisir du partage… telle est la quête de l’étoile de ces apprentis musiciens que nous sommes tous. Des va-nu-pieds mendiants ces instants privilégiés que la musique peut procurer ou plutôt faire grâce. Invitée Mirjam Reinhard (flûte traversière) Gérard Dupuis (saxophones soprano et ténor), Lionel Flèchon (guitare), Frederick Martin (basse) et Pétia Pasternak (batterie). Bienvenue au public et à tous les jammeurs avec leurs instruments ! Attention vous devrez être à jour de votre carte du club (que vous pourrez prendre sur place, 3€, si nécessaire). Concert d’ouverture à 20h30, Le bar sera ouvert…


 SAMEDI 18 MAI

AIX-EN-PROVENCE. AU HOT BRASS UPTOWN LOVERS (soul & pop). L’énergie et la sincérité que dégage Uptown Lovers ont fait frissonner le public de Jazz à Vienne, du Rhino Jazz Festival, du Paris New York Héritage Festival, du Radiant Bellevue, de Crest Jazz Vocal et de plus de 150 scènes depuis leurs débuts. Un premier EP (2017) et l’album « By your side » (201 9) laissaient déjà entendre leur grand talent de composition. Leur nouvel album « Care » (2022) concentre toute la créativité et la singularité du groupe. Ce nouveau répertoire flamboie de bonnes vibrations, avec la compagnie de l’incontournable sideman des claviers David Bressat, des percussions raffinées de Mathieu Manach (Pat Kalla, Super Mojo) et de la contrebasse de l’hétéroclite Basile Mouton. Hot Brass Jazz Club. Accueil à 19h30. Concert à 21 heures. 35, rue Albert Einstein 13290 Aix en Provence. Tel 04 42 28 76 73. Tarifs. 22€, 20€, 18€. Site web https://jazzfola.com Réservations par mail : reservations@jazzfola.com


 DIMANCHE 19 MAI

AIX-EN-PROVENCE. AU HOT BRASS DOT COM BLUES. Le Trio est composé de Kevin Saura (guitare), Mickaël Berthelemy (orgue Hammond) et Félix Joveniaux (batterie). Originaires de la Côte d’Azur, ces musiciens passionnés de jazz et de blues présentent leur vision de la formule instrumentale ’’Organ Trio’’ en s’inspirant des grands noms qui ont marqué l’histoire de cette formation iconique tels que les trios de Jimmy Smith, Joey DeFrancesco, le groupe René Thomas / Eddy Louiss / Kenny Clarke ou encore le trio Peter Bernstein / Larry Goldings / Bill Stewart.
Hot Brass Jazz Club. Accueil à 19h30. Concert à 21 heures. 35, rue Albert Einstein 13290 Aix en Provence. Tel 04 42 28 76 73. Tarifs. 22€, 20€, 18€. Site web https://jazzfola.com Réservations par mail : reservations@jazzfola.com

BANON (04) FÊTE DU FROMAGE ET DES LIVRES AU BLEUET. Comme chaque année, venez rencontrer de nombreux auteurs au Bleuet : René Frégni, Serge Scotto (BD Pagnol), Jacques et Valeria Salomé, Raphaël Sané et Ombline Chabasseur, Claude Rouge, Françoise Bourdon, Jean Contrucci, Olivier Bauza, Aurèle Montoyat, Maurice Gouiran, Elisabeth Groelly, Robert Gaymard, Marie-Noël Paschal, Sergio Cozzi, Robert Rossi, Bernadette Dubuis… Bien des visages connus, déjà venus à Blues & Polar… Au programme de 10h à 19h : rencontres avec les auteurs et dédicaces devant la librairie, découverte de la nouvelle table des Perles du Bleuet, visite guidée de l’exposition « Groenland, images d’un pays méconnu » par le photographe Raphaël Sané.



 ALBUMS

 NOS COUPS DE CŒUR

 BLUES-ROCK. TRIBUTE TO CALVIN RUSSEL (GEL/PIAS)

Charlélie Couture, Popa Chubby, Axel Bauer, Gérard Lanvin, Johnny Gallagher, Hugh Coltman, Théo Charaf, Beverly Jo Scott, Craig Walker, Fred Chapellier, David Minster, Neal Black, Boney Fields et Haylen. Tous ont répondu à l’invitation de Manu Lanvin. SORTIE DE L’ALBUM : 7 JUIN 2024.
En 2022, la Traverse de Cléon, temple de la musique anglo-saxonne, demande à Manu Lanvin d’orchestrer et de rendre hommage à son ami Calvin Russell, artiste texan disparu en 2011, mais aussi songwriter incontournable de la scène blues rock en France comme en Europe. En quelques jours à peine, la billeterie affichait sold out, reflétant à quel point ce personnage charismatique aux melodies simples et aux textes poignants était encore bien inscrit dans le coeur des français. C’est de la réussite de ce concert qu’a muri l’idée de concrétiser un album hommage, entouré d’invités de divers horizons, certains ayant connu Calvin, d’autres découvert. De Charlélie Couture à Popa Chubby, en passant par Axel Bauer, Gérard Lanvin, Johnny Gallagher, Hugh Coltman, Théo Charaf ou encore Beverly Jo Scott, Craig Walker, Fred Chapellier, David Minster, Neal Black, Boney Fields et Haylen, tous ont répondu à l’invitation de Manu Lanvin pour faire revivre ce répertoire à la croisée du blues, du rock et de la country. La play list : Hugh Coltman « l’ombre du doute » manu Lanvin « sauvage sauvage ouest » David Minster « derrière le 8 ball » Beverly Jo Scott « carrefour » Johnny Gallagher « problème » Théo Charafi « rien ne peut me sauver » Neal black « le temps vite » Charlélie Couture « trop vieux pour grandir maintenant » Craig Walker « bébé je t’aime » Popa Chubby « tout ce que nous avons c’est du rock and roll »haylen & manu lanvin « je ne quitte pas votre amour » Beverly Jo Scott & Fred chappelier « rats et cafards » Gérard Lanvin & Manu Lanvin « 5m2 » Axel Bauer « soldat ».
Retrouvez-les sur scène le 5/07 à Cognac Blues Passions avec Beverly Jo Scott, Charlélie Couture, Gérard Lanvin, Johnny Gallagher et bien d’autres. (en avant-première pour le festival). Le 19/07 au festival « Les Nuits Suspendues » au Havre.


  TRAVELLIN’ BLUE KINGS. Lay Down Knuckle Under

Sortie mondiale le 30 avril. JE LES ADOOORE ! DECOUVREZ-LES ! Les singles ‘Brothers and Sisters’ et ‘It’s Better’, publiés l’année dernière, confirment la direction choisie et témoignent une fois de plus d’un regard critique sur notre planète en détresse. Aujourd’hui, on retrouve ce même regard critique dans ‘Lay Down Knuckle Under’, le premier titre avec Luke Alexander (The Electric Kings, Last Call, …) à la guitare et Steve Wouters (Last Call, …) à la batterie. C’est aussi le titre précurseur du 3ème album, prévu pour février 2025 ...
https://youtu.be/eW8WxNf-vgg?si=hq4vp15xMQ3VvyK


 NOTEZ-LE

 SAMEDI 25 MAI 2024 À ORAISON (04) C’EST L’ÉDEN BLUES FESTIVAL

La bande à Gilles Boncour et Jean-Paul Avellaneda est de nouveau sur le pont pour présenter au public les musiciens qui font le blues sur scène, dans les bars, les fêtes de village… Un festival convivial comme on les aime.

PLACE DU KIOSQUE – 2 concerts gratuits : 14h 30 : THE ANKLES BEAT. Un bottleneck et une contrebasse soutenue par la « Suitcase bass Drum » et « Jack the Snare », le bon ingrédient pour un voyage garanti dans le sud des Etats Unis. On voyage jusqu’au Delta, la terre où naquit l’une des premières formes du blues. Une musique brute, spontanée, passionnée et fiévreuse, parfois mélancolique. Voir, écouter : https://www.youtube.com/watch?v=ywiyF7UKEFM

16H15 : MARJORIE MARTINEZ « BLUES MACHINE » - Inspirée par le Blues Mississippi et la Soul elle prêche la musique des émotions. C’est une pépite de créativité qui prend son envol sur scène aux côtés de ses musiciens. Marjorie vient de sortir un nouvel album “Marjorie’s Blues Machine”. Un opus attendu pour sa collaboration avec Hugh Coltman.
Elle était en ouverture de Popa Chubby à Le Broc festival 2022 et de Keziah Jones au Dime on fest 2022.
Voir, écouter ; cliquez ! https://www.youtube.com/watch?v=dwKurRxjnuU

18H - DEVANT L’EDEN : BBQ PARTY (Bar / Grillades / Snack) et concert gratuit : THE YELLBOWS. Le quartet aux racines New Orléans et aux saveurs éclectiques ose et réussit le pari d’allier finement sa rythmique fougueuse, son banjo et ses cuivres à la langue de Molière. Stephan Notari, chanteur, batteur, percussionniste mais aussi guitariste, est le compagnon de route de Mathis Haug. Stephan a créé cette formation et s’est entouré de Matthieu Maigre au trombone, qui a joué, à la Nouvelle Orléans auprès de Kirk Joseph et de son Dirty Dozen Brass Band, d’Alexis Borrely au soubassophone et de Thibaud Roussel au banjo ténor. Les Yellbows, c’est un peu fou, joyeux, funky et rock’n’roll à la fois... et tout ça avec une bonne dose d’humour et de second degré. Voir, écouter : https://www.youtube.com/watch?v=Bv_VfOV5nyU

20H30 A L’ÉDEN : GLORIA TURRINI Trio (Italie) Gloria Turrini est un nom bien connu et estimé parmi les professionnels de la scène musicale italienne qui, contre toutes les tendances, à partir des racines du Blues laissent contaminer son chemin avec d’autres sons, parfois encore plus modernes, entre le jazz traditionnel, le gospel, le swing. La certitude est que les puissantes notes sombres du contralto de Gloria Turrini, enrichies par sa personnalité forte et lumineuse, font revivre la musique du passé à travers un spectacle énergique et passionnant. Ce n’est pas un hasard si, au cours de sa carrière, de nombreux artistes célèbres se sont tournés vers elle et sa voix incroyable : Andrea Mingardi, Max Gazzè, Giuliano Palma, Andy J. Forest et Jackie Allen… Voir, écouter : https://www.youtube.com/watch?v=RNCxKbtIGIY

NICO WAYNE TOUSSAINT.
Après 25 ans de tournées, 14 albums dont 12 parus sur Dixiefrog et des programmations à Jazz in Marciac, Jazz à Vienne… l’harmoniciste et chanteur Nico Wayne Toussaint venu à deux reprises à Oraison, avec chaque fois un triomphe, continue d’émouvoir et d’enthousiasmer le public où qu’il se produise. Soutenu par un trio guitare, basse, batterie puissant et éprouvé par des années de concerts vécus ensemble, Nico laisse éclater sans retenue sa joie de jouer. Voir, écouter : https://www.youtube.com/watch?v=-pDRdhQGHNU&t=1s

* Ouverture des portes à 20 h. Tarifs : 20 €. Adhérent :16 €. Etudiant et Demandeur d’emploi : 13€. -18 ans : gratuit. Billetterie sur place et sur : https://www.helloasso.com/associations/eden-district-blues/evenements/ebf-2024
Bar / Petite restauration sur place Renseignements 06.88.08.40.42.


 POLARS. ON A LU

Parce qu’un livre n’a pas d’âge et ne se démode jamais.

Nos impressions * MOYEN ** BIEN *** EXCELLENT **** SUPER


  *** BD. LA PISTE DES LARMES de Séverine Gauthier

(scénario) et Stéphane Soularue. (dessin). Hachette Livre. Prix : 23 €. 80 pages. Format : 24 x 29 cm. Roman graphique cartonné. Sorti le 18 avril 2024.
CHEMINS est une nouvelle collection de romans graphiques au souffle épique. Chaque album retrace le parcours de femmes et d’hommes contraints à l’exil et qui, au péril de leur vie, ont emprunté des chemins aujourd’hui reconnus comme des lieux de mémoire. Tels les Amérindiens Cherokees conduits de force dans une réserve, par la tristement célèbre Piste des Larmes qui ouvre la collection... Ou les Tibétains qui ont traversé l’Himalaya pour rejoindre l’Inde... Ou encore les résistants de la seconde Guerre Mondiale qui ont emprunté le Chemin de la Liberté dans les Pyrénées pour échapper aux Allemands...
Nunna daul Tsunyi, en langue Cherokee, est le nom donné à la déportation des cinq grandes tribus du Sud-Est des États-Unis (Cherokees, Creeks, Choctaws, Chickasaws et Séminoles) entre 1831 et 1838. Ces populations sont déportées dans des conditions terribles à l’ouest du Mississippi dans le Territoire indien qui deviendra l’Oklahoma, au début du XXe siècle. Leurs terres de l’Est sont remises aux colons américains, en application de l’Indian Removal Act passé par le Congrès des États-Unis en 1830.
LE RÉSUMÉ : Diwali et Adsila sont Cherokees. Ils vivent dans les montagnes Blue Ridge au nord de l’état de Géorgie et vont bientôt se marier. En 1838, quand le président Andrew Jackson ordonne la déportation forcée de la tribu après des années de résistance, ils sont conduits avec les leurs dans des camps de détention, avant d’être acheminés vers les terres inconnues de l’ouest, au-delà du fleuve Mississipi. Hélas, au cours de leur périple, ils sont séparés de force. Et tous deux assistent alors à la mort de leur famille, de leurs amis et de leur clan, le long de la Piste des Larmes.

EN AVANT-PREMIÈRE. Sortie le 23 mai 2024.

 **** QUAND L’ABIME TE REGARDE d’Éric Emeraux.

Prix : 21.00 €. 400 pages. Grand Format.
Le résumé. Le 24 février 2022, jour de l’invasion de l’Ukraine par la Russie, Michel Rinocci, colonel de gendarmerie, surnommé « Rhino », se trouve sur le mont Igman, en Bosnie-Herzégovine. Il a été témoin de l’exhumation d’ossements de plusieurs victimes bosniaques sauvagement assassinées pendant la guerre, en 1995. Il était présent. Chasseur alpin dans les commandos montagne en mission de renseignement, il avait assisté impuissant à leur nuit d’agonie. Hanté depuis cette époque par ses fantômes, une chance lui a enfin été donnée de leur rendre justice. Sept mois auparavant, un braqueur l’a mis sur la piste de celui qu’il a traqué sans relâche, Mirko Nikolić, dit Vuk, qu’il pensait être mort. Cette nouvelle traque qui, ne sera évidemment pas sans dommages ni violences, va également révéler des secrets : qu’il s’agisse de ses proches, de ses collaborateurs, ou même de son amour passé, tout n’a pas été dit. Et cela va chambouler ce qu’il pensait être vrai. Finalement, l’abîme n’avait jamais cessé de le regarder. Ancien Chef de l’Office central de lutte traquant les crimes contre l’humanité, les génocides et les crimes de guerre (OCLCH) – unité interministérielle fondée en 2013, son expertise est toujours sollicitée dans le monde entier.

« 1992-1994 ce n’est pas si loin ; et pourtant on se demande encore – notamment quand on est fan de foot – comment les joueurs, le public, les militaires, la Police et les supporters du Dynamo de Zagreb, de l’Etoile rouge de Belgrade, du Partizan de Belgrade, d’Hadjuk split, Sarajevo, Velez Mostar, Rijeka… pourtant réunis sous les couleurs de la Yougoslavie ont fini par transformer leur amour du ballon rond en balles meurtrières tirées par les snipers de l’armée Serbe de Bosnie, qui arrosaient la tristement nommée Sniper Alley, quand femmes et enfants allaient chercher de l’eau au seul point d’accès de la ville, pendant le siège de Sarajevo. Bilan : 225 morts !
Henki Bilal a dessiné ce siège si meurtrier tandis que le groupe nantais Tri Yann l’a chanté. Absurdité d’un conflit ethnique à deux heures d’avion de Paris, avec des atrocités commises de part et d’autre qui se sont déroulées à la pelle, notamment pour enfouir et dissimuler les crimes de guerre et contre l’humanité avec des tas de charniers engloutis sous la terre, les croix et les fleurs. Le silence des bois isolés et la terre brûlée pour d’autres.
Traquer les criminels de guerre et les auteurs de crimes contre l’humanité, Eric Emeraux l’a fait dans la réalité au sein du Pôle dédié à cette recherche pour identifier un jour ces fantômes qui hantent la face B de la Terre. Et il a créé un personnage de fiction qui lui ressemble bougrement : « Rhino » colonel de l’OCLCH * chargé de mener à bien les arrestations des bourreaux de tous poils qui ont sévi dans ce conflit. Et l’on plonge dans l’enfer au-delà de l’inimaginable avec un retour aux supplices et tortures du Moyen-âge lorsqu’on brûlait les sorcières… mais on est au XXe siècle ! Et la fiction, en réécrivant souvent la réalité, permet de disséquer la complexité de cette guerre au cœur de l’Europe qui trouve de nombreuses ramifications aujourd’hui avec le conflit en Ukraine et la montée de l’Extrême-Droite qui ne se cache plus comme à Milan et Paris récemment. Et avec la montée de l’Islamisme radical, la volonté d’implanter la charia à nos démocraties, et les attentats barbares, la théorie du grand remplacement prend corps de manière littéraire et passionnante dans ce livre car on va de campagne en château, avec la volonté d’une organisation secrète de stopper l’expérience multiraciale de l’Occident. Mais la « mort de trop » de la fille d’un militaire au concert du Bataclan déclenche la rage, la haine et l’envie de mutualiser et fédérer les vengeances en s’alliant avec les pays (Serbie, Russie…) garants des traditions religieuses face aux dépravés européens. La fiction du polar permet ainsi d’inclure la réalité politique et la position ambigüe de la France – notamment de François Mitterrand en 1992 – sans oublier une trame amoureuse qui n’a pas de frontières, mais en revanche de nombreuses contradictions quand l’abime te regarde avec effroi. Car on est dans la barbarie et l’horreur absolue ! Et les 650 pages de ce « gros pavé » sont vraiment nécessaires pour comprendre la complexité de cette situation. Un roman aux lignes visionnaires car la Justice internationale qui existe aujourd’hui très officiellement a une importance capitale pour punir les auteurs de ces massacres d’innocents. Sans jamais les lâcher ! »

Jean-Pierre Tissier

« C’est un très gros livre qui se lit néanmoins facilement, avec des personnages attachants car je pense qu’ils existent vraiment quelque part. En effet, l’histoire se passe au moment de la guerre entre Serbes et Bosniaques en 1977. Et les exactions décrites ont sûrement eu lieu. L’Office central de lutte contre les crimes contre l’humanité dont Eric Emeraux a été l’ancien chef est malheureusement toujours au cœur de l’actualité et les dernières pages nous amènent au plus près de nous avec l’invasion de l’Ukraine par la Russie de Vladimir Poutine. Ce livre est une histoire sans fin mais c’est un livre que j’ai beaucoup aimé. »

Muriel Gaillard

 *** UN CIEL BLEU COMME UNE CHAINE de Valérie Van Oost.

Éditions La Trace. 207 pages. Prix : 20€. Sortie le 9 mai 2024.

Un fait divers, deux fictions... Bienvenue dans une édition où imaginaire et réalité s’entremêlent. C’est l’histoire d’une affaire criminelle qui a inspiré deux fictions complètement différentes. Un film et un roman qui sortent à quelques semaines d’intervalle. Leur sortie percute l’actualité : le procès de l’affaire s’ouvre aux assises le lundi 6 mai. "L’imagination de Stéphane Demoustier, comme la mienne, s’est emballée à la lecture d’un article du Monde : En Corse, la double vie de Cathy la « matonne », signé Ariane Chemin et Antoine Albertini. Deux fictions totalement différentes en sont nées.
Hasard du calendrier, le film, Borgo, de Stéphane, est sorti en salle le 17 avril et mon roman, Un ciel bleu comme une chaîne sort en librairie le 9 mai Nous avons échafaudé des fictions très éloignées l’une de l’autre à partir du portrait de cette surveillante de la prison de Borgo, en Corse, fascinée par l’univers du banditisme et par la série Mafiosa, et aujourd’hui accusée de complicité dans un double homicide." Valérie VAN OOST

LE RÉSUMÉ Kathy est aussi fascinée par les séries télé que par les caïds. Elle a quitté Bondy, avec mari et enfants, pour Vitrolles, une carrière de surveillante de prison et la mer. Placée en garde à vue, sa trajectoire percute celle de Laure, une avocate, enferrée dans une vie bourgeoise. Leur face-à-face va agir comme un révélateur. Ces 48 h vont leur permettre de révéler leurs mensonges, leurs manques, leurs désirs et une ambition commune : cesser de jouer un rôle auquel elles ne croient plus.
Inspiré d’une histoire vraie. L’idée est née à la lecture d’un portrait du Monde La double vie de Cathy la matonne signé de la grand reporter Arianne Chemin et d’Antoine Albertini. Mais l’auteure s’est éloignée de la réalité́. La dimension policière étant un prétexte. Valérie Van Oost s’est inspirée de ce qui l’aimante encore dans la personnalité́ de cette femme : son addiction aux séries télé́, notamment à Mafiosa. Elle a transposé l’histoire à la prison de Luynes dans la région marseillaise. Librement inspiré de cette affaire, le roman interroge les fictions qui nous imprègnent et le rôle que chacun essaie de trouver.
Le vrai procès se déroulera aux Assises des Bouches-du-Rhône à partir du 6 mai. Dix-sept personnes, dont Cathy Sénéchal, qui a inspiré cette fiction, comparaîtront devant la justice pour répondre de leur participation au double assassinat de Bastia-Poretta. Cette surveillante pénitentiaire de la prison de Borgo, fascinée par la mafia corse, s’est mise à leur disposition.

« Attention ! Ciel bleu mais roman très noir ! Bien plus que le vers troublant « Le ciel est bleu comme une chaine » écrit par Guillaume Apollinaire, alors en prison à la Santé, qui a inspiré le titre de cet ouvrage. Et bien plus encore par le bilan de l’expertise psychiatrique de Kathy, surveillante de prison. A savoir : projette dans sa vie des éléments de feuilleton télé. Avec cette note de l’expert : retrouver l’article sur la stimulation par les réseaux sociaux des mêmes zones du cerveau que la cocaïne. Et cette question : effet identique pour les séries télévisées ?
En effet, devenue matonne dans le sud parce que le gris de Bondy lui pesait sur le teston, Kathy est devenue adulte avec pour livres d’école, les séries télé. Toutes ! De La Petite maison dans la prairie à Fast & Furious et surtout Mafiosa aujourd’hui, en passant par Mac Gyver, Starsky & Hutch, Buffy contre les Vampires…. Pas très idéal pour maintenir ses distances avec des détenus qui parlent le même langage dans des cellules où la télé est allumée 24h sur 24. Et c’est en voulant rendre service à de jeunes types paumés, sans visites, mais truqueurs, qu’elle se prend au jeu de l’argent facile pour vaincre l’isolement (passage de téléphone, de shit, d’infos sur des libérations…) sans en mesurer l’engrenage. Prise au piège naïvement et dépassée par les conséquences, elle est assistée par une avocate aixoise BC-BG, débutante et commise d’office qui se demande dans quel monde elle débarque face à cette matonne au verbe des quartiers, indéchiffrable, avec des mots débités en excès de vitesse.
Car la phrase choc de la Police interne « Et le cadavre de Marignane ? » est plus qu’un coup de tonnerre. « Kathy tu connais vraiment dégun ? »
Ces « punch-lines » bousculent Laure Faure, l’avocate « chicos » mais silencieuse (procédure oblige) issue des quartiers de Marseille qui n’en peux plus d’être comprimée par un monde qui n’est pas le sien. Un livre qui nous entraine – malgré des longueurs – sur les fractures de notre société. « Si le salopard inconséquent qui a engrossé ma mère à 16 ans m’avait reconnue, je porterais un prénom magrébin… » pense l’avocate qui vient de quitter ses Louboutin hauts perchés et dénoué ses longs cheveux noirs et de feu. Le ciel n’est pas si bleu que ça en Provence…"

Jean-Pierre Tissier

  *** LA MAISON DES MENSONGES de John MARRS

City éditions. Sortie mars 2024. Prix : 20,90€. 415 pages.
Le résumé. Maggie et sa fille Nina vivent dans la même maison mais, parce qu’elle lui a fait subir des choses impardonnables, Nina garde sa mère dans le grenier qu’elle verrouille chaque soir. Elle ignore la plupart des secrets du passé et Maggie préfère rester prisonnière plutôt que de révéler la vérité."
« C’est un roman psychologique avec l’histoire d’une mère qui ne supporte pas que le chemin de vie de sa fille unique soit semé d’embûches ; quitte à endosser tous les crimes de sa fille qui présente de gros problèmes. Quitte aussi à se laisser enchainer par celle-ci et à rester prisonnière. Néanmoins ce livre va de rebondissements en rebondissements avec de surcroit une fin totalement inimaginable ! Un très bon livre. »

Muriel Gaillard

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 EN COURS DE LECTURE

En avant-première. En librairie le 15 mai 2024.
UNE LÉGENDE CORSE e cose torte strappanu de Thierry Colombié (Nouveau Monde Editions – collection Sang froid (poche). 288 pages. Prix : 9, 50€. LE RÉSUMÉ. Une succession d’évènements tragiques et tonitruants racontée par trois témoins : un truand, un informateur et une policière. Trois points de vue radicalement différents qui racontent la chute d’un parrain corse et en contrepoint la naissance d’une « légende » du grand banditisme. Un cycle lunaire en mode Rashomon où chaque voix insulaire décrit comment e cose torte strappanu (les choses tordues se cassent). Un polar qui nous plonge dans le cerveau de ceux qui détiennent les ficelles du vrai pouvoir en Corse. Aussi troublant que glaçant.
Chercheur, spécialiste de la criminalité organisée en France, Thierry Colombié est aussi réalisateur, scénariste et auteur d’une dizaine d’essais et romans sur le Milieu français. Depuis 2021, il est l’auteur de Polar vert (Milan), une série à succès sur les crimes écologiques.


 CHARLOTTE CHÉRIE de Sandrine Lucchini.

(Editions Hachette collection Black Lab). Prix : 21, 90€. 288 pages. Le résumé. Paris. Une jeune femme disparaît sans laisser de trace. Un corps atrocement mutilé est retrouvé au petit matin sur un chantier du côté de la place Pereire. Le capitaine Hippolyte Lebon, fraîchement arrivé de Marseille, et la jeune brigadière Alice Lecoeur se lancent dans la traque de ce qui est rapidement identifié comme un groupuscule masculiniste. Sur Internet et dans la ville, ces incels (célibataires involontaires) semblent bien décidés à s’en prendre aux femmes de façon extrêmement violente. Une véritable course...


 LES HEURES DE LA NUIT NE REMPLACENT JAMAIS CELLES DU JOUR de Vanessa Caffin.

(Editions de la Martinière). 304 pages. Prix : 19€.
Le résumé. On a tous chez soi une vieille boîte à chaussures remplie de nos lettres des années lycée. Imaginez que vous ouvriez cette boîte. Imaginez que vous n’ayez aucun souvenir des amis qui vous ont écrit, ni de votre premier amour. Un trou noir. Imaginez qu’une des lettres qui vous était adressée se finisse par ces mots : « Florence dit que tu es un monstre, qu’elle t’a vue faire, elle jure qu’elle a entendu les cris. Je ne veux pas la croire. » Partiriez-vous, comme Alice, près de trente ans plus tard, à la recherche de votre mémoire blessée ? Même au prix de tout ce que vous avez de plus cher ? Un roman remarquable de maîtrise et d’acuité sur les secrets de famille et leur impact sur nos vies. À la façon d’une Ruth Rendell française, Vanessa Caffin déploie une intrigue virtuose et haletante.


 JACK de Hervé Gagnon

(Hugo poche suspense). 507 pages. Prix : 8, 90€. Sortie le 3 avril. Le pitch. En 1888, un tueur en série sème la terreur dans les rues de Londres, éventrant et dépeçant ses victimes. Il est alors surnommé Jack l’éventreur, et ne sera jamais appréhendé. 1891, à Montréal, une nouvelle victime est découverte, dans des conditions rappelant celles des meurtres Londoniens. Jack foulerait-il le sol de Montréal à la recherche de nouvelles proies, ou est-ce un imitateur ? La police ne semble pas s’y intéresser mais une chose est sure : Le journaliste Joseph Laflamme, est déterminé à enquêter sur l’affaire ! Il pourrait bien mettre le nez dans de Le premier tome d’une saga de thriller historique, signée Hervé Gagnon, auteur québécois de nombreux livres. Un récit rythmé qui s’inspire d’une affaire qui a traversé les générations.
Cette année, le Festival du Livre Paris met à l’honneur le Québec. Les éditions Hugo Publishing ont donc invité du 12 au 14 avril, l’auteur Québécois Hervé Gagnon sur leur stand. Auteur des sagas Damné, Malefica ou encore Sanctuaire, Hervé Gagnon revient aujourd’hui avec la sortie du tome 1 de la série Les enquêtes de Joseph Laflamme, dans la collection Hugo Poche suspense qui sera disponible le 3 avril en librairie.


 SERRER LES DENTS de Marie-Laure Brunel-Dupin et Valérie Peronnet.

Sortie le 20 mars 2024. Prix : 21, 90€. Editions Gallimard Black lab. Le résumé. Janvier 2004 : la gendarme Mina Lacan et son équipe d’analystes comportementaux sont dépêchés en Alsace sur le lieu d’un double homicide avec deux femmes assassinées dans leur maison dévastée par un incendie criminel. Commence alors un minutieux travail d’élaboration du profil du tueur. Dans le même temps, les profileurs sont appelés à la rescousse sur une affaire de viols en série entre Megève et Saint-Tropez. Le tout nouveau groupe dirigé par Mina, de plus en plus sollicité par ses collègues enquêteurs, parviendra-t-il à faire matcher profils et suspects ? Une nouvelle plongée dans la folle vie de Mina Lacan, première profileuse de la Gendarmerie et le plaisir de retrouver son inénarrable jumelle Martha, sa famille hors norme, ses amis précieux et sa hiérarchie irascible.


 MES 3 LIVRES DE CHEVET

Ces bouquins attachants dans lesquels on peut se plonger au petit bonheur d’une phrase, d’une anecdote, d’une vérification historique, d’un poème... car il y a forcément un peu de nous-mêmes.

  **** LE DICTIONNAIRE AMOUREUX D’ALBERT CAMUS par Mohamed Aissaoui.

Editions Plon 528 pages. Prix : 28 € Sorti le 2 novembre 2023. Mohammed Aïssaoui s’est construit avec l’œuvre d’Albert Camus. Il nous livre ici « son » Camus, celui qui illumine sa vie, qui élargit le cœur et l’esprit, qui console des chagrins du monde. Avec la complicité de Catherine Camus qui lui a donné accès à des documents exclusifs.
« J’ai longtemps pensé que j’étais le seul au monde à connaître Albert Camus, à le comprendre, et qu’il n’écrivait que pour moi. Camus, c’est mon père, mon frère, mon professeur, mon ami. Il me console des chagrins de l’existence. Avec lui, je ne me sens jamais seul. Je le comprends mieux que quiconque. Nul n’avait vécu ce que lui et moi avions vécu : la pauvreté, le vertigineux écart social entre notre milieu d’origine et celui auquel nous avons accédé, la mère analphabète qui ne lira jamais les livres que nous avons écrits, la honte, la condescendance. Mais également le douloureux écartèlement entre deux pays, deux mondes : la France et l’Algérie. Je croyais qu’il avait pris sa plume pour me dire : « Tu vois, tu n’es pas seul. » Plus tard, j’ai compris que Camus n’était pas qu’à moi ! Nous sommes des milliers, des millions même, à l’aimer. Il est de ceux qui élargissent le cœur et l’esprit. Dans ma vie de journaliste, le moment le plus décisif a été la rencontre avec sa fille, Catherine, à Lourmarin, dans le Luberon. Elle m’a ouvert à l’écrivain mais aussi et surtout à l’homme qui était son père. Je la considère comme ma sœur. Alors, ce Dictionnaire amoureux, je ne pouvais pas le faire sans elle, sans sa complicité. Je la remercie, ici, pour ses confidences, sa générosité et son hospitalité. »


  **** L’ARRANGEUR ARRANGÉ de François Bréant

(Editions MaÏa) Prix : 29 €. 450 pages.
le pitch. François Bréant est arrangeur, réalisateur, compositeur et claviériste. Il a collaboré avec Bernard Lavilliers, Enzo Enzo, Kent, Salif Keita, Michel Fugain, Pierre Vassiliu, Jean-Pierre Mader, Alain Bashung, Hubert-Félix Thiéfaine, Ariel Zeitoun, Jacques Rivette et des centaines d’autres.
En cent cinquante-deux anecdotes tour à tour hilarantes, instructives, insolites, parfois émouvantes, François Bréant retrace son parcours de musicien en quête d’une vie « pas normale ». En studio, en scène et en tournée, il raconte ses tribulations dans ses groupes de rock et ses rencontres avec des personnages extravagants, célèbres ou anonymes, géniaux ou pas. Sarcastique mais jamais amer, François Bréant, sourire en coin, vous fait visiter les arrières cuisines son métier bien-aimé. A la fin des anecdotes, agrémentées de photos inédites, on peut scanner un QR code qui permet d’entendre les musiques concernées. Un livre à lire et à entendre.


  **** TRAGÉDIE FRANÇAISE

  HISTOIRE INTIME DE LA Ve RÉPUBLIQUE (TOME 3) de Franz-Olivier Giesbert

Editions Gallimard Sorti le 2 Novembre 2023. Prix : 22€. 500 pages.

Le résumé  : « Dans Le Sursaut, j’ai raconté le redressement gaulliste de 1958, et dans La Belle Époque, la gestion de « mère de famille » des années Pompidou et Giscard explique Franz-Olivier Giesbert »Parrain historique de Blues & Polar avec René Frégni - C’était un autre siècle. Mais les décennies suivantes, que j’essaie de faire revivre ici, celles de Mitterrand, Chirac, même Sarkozy et Hollande, nous paraissent elles aussi lointaines, avec leurs promesses et leurs ombres : bicentenaire de la Révolution, chute du Mur, 11 Septembre, irruption des « lieux de mémoire » et éclatement concomitant de notre roman national... Mitterrand prétendait « changer la vie » en 1981. Onéreuse illusion. La présidence Chirac s’est enrayée sitôt commencée, marquée pourtant par quelques décisions mémorables
. Le repli s’est poursuivi, bon an mal an, sous leurs successeurs, qui n’ont pas toujours démérité. La France n’a certes pas encore touché le fond, mais elle s’est laissée aller, au point de ne plus maîtriser ni ses comptes publics ni ses flux migratoires. Sans oublier le délitement de l’autorité qui ronge nos âmes, notre industrie qui se défait, comme notre moral, et la juxtaposition des ghettos communautaires sous l’égide du « vivre-ensemble ». Ce qui n’empêche ni les plaisirs, ni les rires, ni les joies, ni les chansons de Véronique Sanson et de Francis Cabrel qui égaient notre vie, ni la nostalgie de ceux qui nous ont quittés sans jamais partir - Aragon, Barbara, Johnny Hallyday, Belmondo... Puisant dans mes carnets et le Journal que j’ai tenu pendant des années, j’ai voulu raconter comme je l’avais vécu ce temps de faux espoirs et de vraies ruptures, dans un va-et-vient entre nos perceptions d’alors et notre regard d’aujourd’hui. Avec la conviction qu’il n’y a jamais de fatalité en histoire."